"Souvenez-vous, en primaire, dans les manuels
d’histoire, entre Clovis et Charlemagne, trônaient "Les
Rois Fainéants"... "Rois Nomades" partis pour
d’éternelles vacances aux confins d’un royaume sans
frontière. Par les temps qui courent, il semble urgent de célébrer
cet état de jachère physique ou morale et d’anoblir
la Paresse - surtout quand elle est mère d’inventions,
de délires et de découvertes.
Entrez dans la cour de ces "Rois de la Glande", charlatans
débonnaires, farceurs inspirés, partis à l’aventure
avec gens, enfants, protocole et Saint-Frusquin.
Venez tirer, pousser, scruter, charrier... vous arrivez au centre de
la cité, sur la grande place, au carrefour des parades. Là,
embarquez-vous pour un 7ème ciel urbain. Laissez-vous porter par
ces Rois qui décollent lentement, accrochés au bout des
palmes d’un cocotier de fil de fer géant et vous entraînent
vers une béatitude naïve."
Gilles Rhode
© O.Chambrial |
Pénétrant la ville par ses différentes portes,
des rois d’ici et d’ailleurs vont se mettre en route pour
une quête qui est la leur : l’exil, la découverte,
une invitation, une croisade ou plus simplement une dérive intuitive
ou initiatique.
De spectaculaires cortèges rivalisant d’ingéniosité et
d’exubérance, accompagnés de musique aux sonorités étranges,
intègrent six Chars. Ces parades, symbolisant le Sud, le Nord-Ouest
et l’Est sont constituées d'une cinquantaine de professionnels
de la Compagnie (comédiens, musiciens, bouffons) auxquels se greffent
90 volontaires recrutés sur place (associations de quartier, écoles
de cirque, groupes artistiques amateurs). Dans son quartier de départ,
le Roi et sa cour vont établir un campement dès la veille
du spectacle afin de faire naître une connivence avec les habitués
du quartier.
Chaque parade se rendra sur la place finale, les musiques des cortèges
se répandront d’un point de la place à l’autre.
Puis Rois et cours se retrouveront au pied de "L’Arbre à Rois" qui
s’élèvera au centre de l’espace.
L’ARBRE A ROIS, final céleste
C’est
tout naturellement sur la grande place que convergent les parades. Comme
un marché pluri-ethnique, le public passe de l'un à l'autre
des campements improvisés. Les musiques des cortèges se
répondent, s'imbriquent et se complètent en un capharnaüm
bigarré.
Les musiciens se rassemblent pour jouer ensemble, métissant les
sonorités d'un folklore imaginé. Rois et cours se retrouvent
aux pieds de "L’Arbre à Rois", qui s’élève
au centre de l’espace. Les rois s’attachent au bout des branches
de cet arbre qui pivotent lentement, comme une fleur qui reprend vie.
Les palmes d’acier se déploient, soulevant les rois au-dessus
des vicissitudes de la ville, hissés par une myriade de bras trop
heureux de participer à cette béatitude naïve. Machine
céleste, transfiguration : la paresse se transforme en grâce
; sous la robe d'hermine se cachait un acrobate.
Dans le ciel apparaît une reine sur son poisson volant, un autre
roi fait battre les ailes d'un albatros géant. Moment de magie
dans la nuit striée de faisceaux croisés, où les
yeux de chacun se lèvent...
Nouveau né, "L’Arbre à Rois" s’inscrit
dans la lignée des machines célestes de grande envergure
dont Transe Express est à l’origine. Contrairement aux précédentes
structures suspendues dans le ciel par des grues de chantier, "l’Arbre à Rois" est
autolevant. Son tronc, ou mât central, de 20 mètres de haut
déploie ses trois branches sur 30 mètres supportant agrés
et artistes dans les airs.
Avant la "mise en l’air" des Rois Faignants, "l’Arbre à Rois" est
entouré de ses 18 musiciens de Cour, des 6 chars, de leurs rois
et égéries. Les branches de l’Arbre sont tout d’abord
repliées de façon à accrocher les artistes trônant
sur leurs chars, puis s’ouvrent, telles un parapluie, élevant
progressivement les 9 acrobates, comédiens, chanteurs installés
sur leurs agrès. Cette manoeuvre s’effectue à l’énergie
humaine, par le biais des volontaires tirant sur les treuils.
Petits royaumes ambulants, les 6 cortèges
Six rois d’ici et d’ailleurs, de tout et de rien, sont en
route pour une quête qui leur est propre : l’exil, la découverte,
un rendez-vous d’amour, une cérémonie...
[Voir les photos]
"La Chti’te Mère", Reine-chimère à la
voix haut perchée est entourée de ses acolytes, les sorcières à vélo.
"Olanor Ragnafur", tirée sur son iceberg
de luxe par une horde d’hommes forts, cache dans son coffre-frigo
lumineux son trésor.
"Stabilof Padock", enfoncé dans un
fauteuil Voltaire a le spleen des grands voyageurs. Placide pater familia
il trimballe sa nombreuse progéniture.
"Naz IIIème du Nom", suzerain des alpages
cherche désespérément la femme de sa vie, affalé sur
un char à foin où se mêlent vapeur de génépis,
bouses de vache et tintinabulements de cloches.
"Hiero Nemo", émergeant des eaux tel
un héros Jules-Vernien, sort de sa coquille accueilli par le petit
peuple de la mer.
"Mortibus Orgiac" a lui, choisi de vivre ses
propres funérailles et de passer sa mort en d’éternelles
jouissances. Corbillard, pleureuses olé olé, au rythme
d’un blues pompeux issu de la Nouvelle Orléans...
GENESE DU SPECTACLE
Les Rois Faignants s'inscrivent dans la lignée du spectacle "Lâcher
de Violons", au cours de l'opération "les
2000 Coups de Minuit", du 31 décembre 2000 sur
le parvis de Beaubourg.
Pour l'occasion, la Compagnie recrutait et formait des batteurs dans
chaque ville où elle se produisait, tissant des liens de connivence
et de complicité avec la population locale.
Volontaires locaux associés
Métissage humain, 90 volontaires sont recrutés à chaque
représentation, puis initiés par une quinzaine de professionnels
de la Compagnie avant de donner vie à la Cour des Rois Faignants.
Au cours des deux premières époques de création,
les villes coproductrices ont accueilli les équipes de Transe
Express pour un travail de fabrication et d'initiation où étaient
mêlés volontaires, encadrants locaux et professionnels de
la Compagnie. Ces périodes de gestation ont donné naissance à la
réalisation des décors, accessoires et costumes, ceux-là mêmes
qui seront portés et manipulés par les volontaires de chaque
ville accueillant le spectacle.
Cette période a également été mise à profit
pour tester, mettre au point les rôles, les partitions, les dialogues
et les chorégraphies relatifs aux différents cortèges
des 3 parades. Les villes coproductrices et leurs volontaires, devenant
champ d'expérimentation, participent à l'écriture
du spectacle. C'est pour les volontaires l'occasion de vivre une expérience
révélatrice et initiatrice.
Des cessions de 2 fois 10 jours de collaboration, une représentation
en "avant-première" ont permis de tester les partitions
musicales, chorégraphiques et le jeu des personnages qui sera
ensuite transmis aux volontaires dans les 4 jours qui précéderont
le spectacle.
Le découpage en 6 cortèges permet de confier simultanément
la médiation à différents centres sociaux, associations,
clubs ou maisons de quartier, chaque cortège bénéficiant
de ses propres initiateurs.
© P.Petiot |
Coproducteurs aventuriers
La réalisation d'un spectacle de cette envergure a nécessité d'entraîner dans ses caravanes des coproducteurs aventuriers. Errance
féconde, la fabrication des Rois Faignants s’est déroulée sur
3 années.
Comme pour la fonte d’une cloche, les procédés de fabrication
influent sur la résonance de l’instrument final.
L’idée de fabriquer, ici ou là-bas, les éléments
de ces trois parades, est de capturer un peu de cet "ailleurs",
qu’il soit dans les traditions locales, dans les délires,
l’imaginaire ou les complicités nées des collaborations.
Chaque parade ainsi fabriquée a été présentée en exclusivité sur
son site de réalisation ; spectacle unique qui a précédé de quelques mois voir même de plusieurs années la représentation
du spectacle dans son format définitif chez tous les coproducteurs.
PARTENAIRES ET COPRODUCTEURS
Les coproducteurs
Culture Commune, scène nationale du bassin minier du Pas-de-Calais
/ Ville du Mans / Bonlieu, scène nationale d'Annecy / Atelier
231, Sotteville-lès-Rouen / Le Hangar, lieu de fabrication des
Arts de la Rue, Amiens Métropole / Ville de Bilbao, département
de la culture, Bilboeszena (ESP) / Festival international de Théâtre
de Rue d'Aurillac / Lieux Publics, centre national de création
des Arts de la Rue, Marseille / Zap Art (coproducteur associé),
Brighton (G-B).
Les partenaires
Ministère de la Culture et de la Communication, D.M.D.T.S. et
DRAC Rhône-Alpes / AFAA / Région Rhône-Alpes / Département
de la Drôme / SPEDIDAM / ADAMI.
Avec le soutien de
Sud Side, Karwan et Lézarap’art (Cité des Arts de
la Rue), Ville de Marseille, La Caverne, le Crédit Mutuel de Crest.
CALENDRIER DES TOURNEES
2004 : Les Rois Faignants ont déjà visité les villes suivantes :
-
Brighton, Festival Streets of Brighton (Zap Art)
- Béthune, Festival Zarts’Up (Culture Commune Scène Nationale)
- Amiens, Fête dans la Ville (Amiens Métropole)
- Sotteville-lès-Rouen, Festival Vivacité (Atelier 231 / Ville de Sotteville-lès-Rouen)
- Tongeren (Belgique), Célébrations du 2ème millénaire de la Ville
- Bilbao (Espagne), Festival Bilboko Kalealdia (Ayuntamiento de Bilbao)
- Lyon, Festival Tout l’monde dehors (Ville de Lyon / Théâtre des Célestins)
- Annecy, Festival Les Noctibules (Bonlieu Scène Nationale)
- Aurillac, Festival International de Théâtre de Rue
2005 : Les Rois Faignants ont débuté la suite de leur périple en Australie,
avec une formidable ouverture du Festival de Sydney les 8, 9 et 10 janvier.
De retour en avril, l’Arbre à Rois et sa clique commencera sa tournée européenne par la France avec :
- 25 juin : Le Mans, Festival Le Mans Fait Son Cirque
- 2 juillet : Chambéry, clôture de saison de la Scène Nationale de Chambéry
2006 : suite de la tournée européenne
2008 : tournée de plusieurs mois en Amérique Latine
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