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C'est fini !
Jeudi 26 août

19h30 "Vous préférez quelque chose stupid, ou quelque chose difficile et dangerous ?" Comme s'ils se prenaient pour les mousquetaires du jonglage acrobatique, les To be 2 sont trois. Dirk le Belge, Matt le Canadien et Chris le Californien cumulent une approche amphétaminée des arts du cirque, un paquet de muscles impressionnants et un irrespect total des petites habitudes confortables du public français.
Quand ils ne réclament pas "un enfant plutôt petit, laid et stupide" pour réaliser une de leurs acrobaties, ils font les gros yeux aux dames qui ne regardent qu'à moitié leur spectacle. Bref, les trois allumés bougent dans tous les sens, tout le temps, fanfaronnent comme des Tartarins, se musclent le petit doigt ou se tordent les omoplates, hurlent des speeches de music hall dans un anglais américain auquel personne ne comprend rien, et en plus, ils font des tableaux vivants-jonglants aussi surprenants que "très difficiles et dangereux".

Les roues de couleur

20h04 Ils ont le côté fonceur et rigoureux de l'homme d'affaires new-yorkais, mais évoluent à peu près à poil sur le port de commerce de Brest, l'argile leur faisant une peau de reptile.
Ils poussent continuellement leurs roues colorées comme des hamsters pas très philosophes, mais changent de sens toutes les trente secondes au rythme d'une techno-trance balancée par des hauts-parleurs roulants. Vous leur échappez, et c'est leur girafe rouge qui vous poursuit.
Ils vous regardent parfois fixement à travers leurs lunettes jaunes comme pour vous demander ce que vous foutez là, comme si c'est vous qui aviez débarqué dans leur monde à eux, et puis ils repartent avec leurs étranges véhicules, manquant de vous écraser, comme si vous n'étiez pas là.

Vous venez de faire connaissance avec la Compagnie Off et ses "roues de couleurs".

D'autres photos...


Un duo de techno expérimentale qui vous sort des breakbeats d'extra-terrestre à la Squarepusher, le style à vous saucissonner une seconde en 1024 intervalles. Bon, évidemment, Kolbo 5, c'est pas super rigolo à voir sur scène, vu que les deux aliens sont derrière leurs appareils. Pas très dansant non plus, sauf pour les matheux. Mais cette approche du découpage temporel assisté par ordinateur était une des bonnes surprises de ces derniers "jeudis".

On les a reconnus, les disciples du grand Sidibé, avec leur costumes à la Moebius et leur sparadrap sur les doigts. Faut dire que s'ils n'en avaient pas, ils n'auraient plus de doigts. CQFD. Les quatre percussionnistes de la Main Sidibé ont carrément réchauffé le port en jouant plus d'une heure devant le Fourneau.

La musique d'Arkan a quelque chose de préhistorique. Des rythmes lents, lourds, obsessionnels, le côté rauque de la langue bretonne... Seul un fatras de machines high-tech nous rappelle qu'on est (presque) au 3e millénaire. Dommage, il reste comme une petite impression que tout ça a du mal à vraiment décoller.
Dans son shaker, Naab a mélangé un joueur de tablas, un DJ et deux chanteurs de rap. Le résultat pourrait se rapprocher d'Asian Dub ou autres fabricants de sons nouveaux mais on reste très, très rap (avec l'inévitable côté "poseur" un peu lassant). Et on en sort avec l'impression que les tablas font de la figuration.

Afro celt sound system

C'est Londres qui a permis la rencontre de ces musiciens venus de beaucoup plus que quatre coins du monde. Les instruments viennent de toute l'Afrique, mais aussi d'Inde. La harpe et la cornemuse des côtes découpées de Calédonie.
Le liant, c'est la machine, comme pour tous les musiciens de ce jeudi spécial techno. Mais tout ceci tourne un peu à la démonstration: chaque instrument nous gratifie d'un solo, puis retourne se noyer dans la masse électronique.

 

Bon, ben là c'est vraiment fini. Fini pour les Jeudis, jusqu'à l'an prochain. On sait que vous êtes super tristes. Là on est en train de discuter avec Yffic, Antoine et Valérie. On se dit qu'on va revenir l'an prochain. Allez, bonne nuit !

 

"Jeudis du port : techno, rideau, dodo" (27/08/99)
"Dernier Jeudi pour doux ravers" (28/08/99)
(ces articles ne sont plus disponibles sur le site du journal)

 

Photos : Jean-Michel Grall, Yffic Cloarec et Martin Granger
Textes : Martin Granger.

 

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