Sur un plateau mobile bombé (le dessus d'une immense bobine de film), tout droit sorti de la pellicule, deux acteurs s'effleurent, s'enflamment, s'enlacent. Ils évoquent, prise après prise, les plus grandes scènes d'amour du cinéma Technicolor. A leur service, la «famille Sépia». Baroques et hors du temps, ces clones éclairés des «temps modernes», sont les laborantins de la production. Ils poursuivent en direct leur quête obsédante: la recherche de la couleur. Des nuées de pigments polychromes inondent ces fétés du cinéma. Nos deux héros, plus fougueux que jamais préparent leur final: le plus éblouissant des baisers, fiévreux, superbe, d'un noir et blanc indélébile. La séquence s'estompe dans une brume intense. Vers le ciel se déroulent, propulsées par des artifices, les bobines encore brûlantes du film: «Les Baisers du Cinéma». |
Au Festival du Film Policier de Cognac 1998
Les MajorettesLes majorettes de Sainte-RadegondeFières et solennelles, dans leur bel habit rouge, le pas botté et décidé, elles enchaînent leurs chorégraphies, qu'elles connaissent sur le bout de leurs ongles écarlates. Automates ou peluches, exaltées ou sereines, elles vivent à la cadence de coups de sifflet, de lancé de bâton, de cris ou de rires en cascades. |
Zouaves
et majorettes De leur côté, les garçons font les zouaves. Ils portent la «sonhomobile». L'air de rien, ils diffusent des musiques décalées, qui invitent les majorettes à des évolutions chaloupées. La parade présidentielle Lové dans la DS présidentielle aux allures de chaise à porteur, le candidat «Joc» défile. Escorté par les zouaves et les majorettes, il s'autoproclame. Applause!! La cote du futur président grimpe... |
Le Palais des DécouvertesBaraque à phénomènes (1993)Joc, le petit homme de cristal est bonimenteur et propriétaire de l'attraction. S'élevant sur son trône hydraulique, il s'écrie: «je vole... je vole, je suis le plus grand du monde». Sur un piédestal, sa femme, la «grosse caisse», vend les tickets: «Allons mes chéris, une petite escapade dans la cinquième dimension? un voyage au centre de la vie?», promenant son énorme poitrine sous le nez des premiers rangs. Leurs filles , les siamoises, placées à l'entrée du Palais, poinçonnent en cadence les premiers billets. A l'intérieur, cinq zouaves, s'affairent autour du phénomène, plastiquement parfait, «la honte de la famille». Fragile équilibre de la normalité et de l'anormalité, le Palais des Découvertes trouble notre perception des formes,... du fond. |
Un chapelet de gargouilles humaines tractent sept tonneaux, cuves barriques, montées sur des roues de charrues. Y trônent fièrement les sept pécheresses (les sept péchés ou les sept vertus ?) L'une trempe généreusement dans un bain de crème pâtissière, l'autre sème ses louis d'or, la troisième lutine un python, la quatrième brandit son fouet, la cinquième ses plumes, l'avant dernière sort ses griffes jalouses, la dernière, auguste, règne sur son défilé. C'est une diva. Une performance sur fond de flammes, de dérision et d'opéra. |
Défilé FantastiqueProcession urbaine et lyrique (avec la troupe Caracole) (1991)Un cortège orchestré par une cantatrice dressée sur son char de fer forgé, s'élance à la découverte des quatre éléments: l'eau, l'air, la terre, le feu. Personnifié par quatre cavaliers et leurs montures, chaque élément surgit d'un lieu insolite (jardin public, rivière, tour de pierre, bouche d'égout, etc.) Cette procession espiègle et lyrique menée tambour battant par deux diables, un ange annonciateur, et un kyrielle d'enfants de choeur, culmine jusqu'au «baptême» final du public. |